La chlorpromazine est le premier médicament spécifiquement mis au point pour traiter les psychoses en tant qu'elle aide les patients à se sentir moins anxieux, tendus ou en colère. Cette revue examine systématiquement les preuves afin de déterminer le degré d'efficacité de la chlorpromazine pour réduire l'agressivité ou l'agitation dues à la psychose. Les preuves disponibles ne nous permettent pas de tirer une conclusion définitive concernant l'utilisation de ce médicament à cet effet. Il a été mis en évidence que la chlorpromazine réduit l'agressivité ou l'agitation dues à la psychose tout aussi efficacement que des médicaments similaires, mais qu'elle peut être associée à plus d'effets secondaires que d'autres médicaments. Une recherche plus poussée est nécessaire pour déterminer si la chlorpromazine réduit efficacement l'agressivité et l'agitation induites par la psychose. Une telle recherche devrait être effectuée sous la forme d'essais cliniques soigneusement conçus.
Globalement, les preuves sont limitées, de faible qualité et anciennes. Lorsque des médicaments qui ont été mieux évalués sont disponibles, il serait préférable d'éviter l'utilisation de la chlorpromazine. Des essais pertinents sont possibles et extrêmement nécessaires pour les cas où la chlorpromazine est utilisée pour traiter l'agressivité aiguë ou lorsque les options de traitement sont limitées.
Le comportement agité ou violent constitue 10 % de l'ensemble des traitements psychiatriques d'urgence. Certaines directives ne recommandent pas l'utilisation de la chlorpromazine pour une tranquillisation rapide ; cependant, elle reste encore souvent employée à cet effet.
Examiner les effets de la chlorpromazine orale ou intramusculaire pour traiter l'agitation ou l'agressivité induites par la psychose.
Nous avons consulté le registre d'essais du groupe Cochrane de Schizophrénie (jusqu'en juillet 2009) qui se fonde sur des recherches régulières dans les bases de données CINAHL, EMBASE, MEDLINE et PsycINFO.
Essais contrôlés randomisés ou essais en double aveugle (impliquant une randomisation) comparant la chlorpromazine et un autre médicament ou un placebo chez les personnes estimées être très agressives ou agitées en raison d'une maladie psychotique.
Nous avons extrait les données de manière indépendante. Pour les données dichotomiques, les risques relatifs (RR) et leurs intervalles de confiance (IC) à 95 % ont été calculés selon une approche de l'intention de traiter et à partir d'un modèle à effets fixes.
Une étude (total n=30) a satisfait aux critères d'inclusion. Par rapport à l'halopéridol (Man 1973) (1 ECR, n=30) les personnes sous chlorpromazine n'étaient pas plus susceptibles d'avoir une injection supplémentaire (RR 3,00 IC entre 0,13 et 68,26). Cela restait vrai pour 2-4 injections (RR 0,90 IC entre 0,52 et 1,55) et pour 5 injections ou plus (RR 0,75 IC entre 0,20 et 2,79). Deux personnes sous chlorpromazine ont eu une hypotension grave soudaine alors qu'aucun des participants sous halopéridol n'a présenté un tel effet (RR 5,00 IC entre 0,26 et 96,13). Aucun symptôme extrapyramidal n'a été observé. Une personne sous chlorpromazine a développé un état épileptique (RR 3,00 IC entre 0,13 et 68,26).